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    Et parce que ça aussi c'est important:

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    Il y a sept ans, Nawal a créé une boutique d'artisanat, entièrement gérée par des femmes. Environ 120 femmes travaillent aujourd'hui à broder écharpes, robes, tentures, sacs et porte-monnaie pour les vendre dans la vieille ville d'Hébron. L'occasion de parler des femmes palestiniennes et de la ville...

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    La petite mascotte de la vieille ville fête sa première année.

    Je suis arrivée hier vers 16h à sa boutique. C'était l'anniversaire de sa plus jeune fille, Haïfa, 1 an. Sa boutique était pleine d'observateurs de l'ONU, le TIPH, ainsi que de volontaires de l'EAPPI, programme d'accompagnement œcuménique en Palestine (ils accompagnent, entre autres, les enfants palestiniens à l'école, leur présence les protégeant, parfois, des attaques des colons). Haïfa est la mascotte du quartier. La boutique de Nawal étant située en vieille ville, les observateurs et volontaires internationaux passent souvent devant. Haïfa anime la boutique depuis son premier mois et tout le monde s'arrête pour venir la voir. Elle passe de bras en bras sans s'en soucier. Mais si on l'énerve ou si on l'empêche de ramper par terre à son aise, elle déclenche la sonnette d'alarme et un cri strident vous vrille alors les oreilles.

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    Au premier rang: Nawal, sa fille Haïfa, et son mari

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    Entre deux pâtisseries (oui maman je reviendrai aux légumes vapeur et au sport en rentrant pour perdre les 15 kg que j'aurai pris...), j'ai pu discuter avec George, Norvégien d'origine soudanaise, membre du TIPH. C'est sa deuxième mission ici. 67 personnes de six pays différents se relaient à Hébron depuis l'attentat commis par un colon d'origine américaine, Baruch Goldstein en 1994, tuant 29 personnes et blessant 150 Palestiniens alors qu'ils priaient dans la mosquée d'Ibrahim. J'aurai l'occasion d'y revenir: George m'a invité à venir découvrir leur travail sur le terrain.

    « Je ne comprends pas ces femmes qui ne divorcent pas »

    Après cet anniversaire, j'ai suivi Nawal chez elle, dans un village non loin d'Hébron. La route longe environ trois colonies, et deux checkpoints volants ont été récemment installés. Nous n'avons pas été arrêtés, ils ne contrôlaient les voitures que dans le sens inverse. Le village de Nawal peut être fermé au « bon vouloir » de l'armée israélienne: des barrières ont été disposées à l'entrée.

    Chez Nawal, j'ai rencontré sa partenaire dans la mise en place de la coopérative. Elles gèrent à elles deux 38 femmes dans le village. Pour beaucoup d'entre elles, leurs maris travaillaient en Israël avant la seconde Intifada (2000). Ils sont au chômage suite à la mise en place du mur et des checkpoints: il est aujourd'hui nécessaire de disposer d'un permis de travail en Israël et les restrictions empêchent régulièrement les travailleurs d'arriver à l'heure  et donc de garder leur emploi.

    Dans ce village, il est mal accepté qu'une femme travaille. Nawal explique : « nous avons de mauvaises coutumes, les hommes sont sensés avoir la responsabilité de tout. Et les femmes ne devraient pas travailler ». Quand elle a ouvert la boutique, sa famille et son entourage ont commencé à parler: « ils se disaient: ''pourquoi elle travaille, son mari gagne sa vie, elle n'a pas besoin de travailler!'' ». Le cas de son amie était différent, mais pour les gens le problème restait le même. Son mari, ne travaille pas: « les gens parlent: elle travaille et gagne l'argent pour sa famille, son mari ne fait rien. C'est mal vu ».

    Nawal et son amie ont toutes les deux étudié pour devenir institutrices en maternelle. Nawal a ensuite travaillé dans une association pour les femmes offrant des ateliers, des formations, elle voyageait ainsi dans tout le pays. « Pour les gens, les femmes peuvent être institutrices. Mais quand il s'agit de voyager dans le pays, de travailler pour les femmes, c'est autre chose. Des fois je partais et ne disais pas à ma famille si je rentrais ou pas à la maison pour le soir. Ma famille ne l'acceptait pas ».

    Elle s'est mariée après avoir attendu douze ans que son fiancé sorte des prisons israéliennes où il avait été incarcéré pour son activisme lors de la première Intifada. Condamné à la prison à vie, il a été libéré lors des échanges de prisonniers. Nawal avait pris un break et ne travaillait plus à partir de la naissance de Yaffa, l'aînée. Puis Haïfa a fait son entrée dans la maison il y a un an. « Ici, avoir deux enfants, ce n'est pas assez. Toute la famille a été heureuse quand Haïfa est née. (...) je ne veux plus d'enfants. Mais ils en voudraient plus. » Elle a décidé de reprendre le travail par la suite, car elle ne voulait pas rester bloquée à la maison.

    Une des filles de l'amie de Nawal était présente aussi ce soir-là: 18 ans et un enfant d'environ 2 ans, divorcée. Elle s'est mariée à 15 ans, apparemment de son plein gré: « elle était contente, ça signifiait pour elle avoir sa maison. Sa mère n'a pas fait attention. Je ne comprends pas ça », « ils étaient de la même famille, alors elle ne s'est pas méfiée. Le garçon avait l'air bien, sympa » me dit Nawal. Son mari a tenté de prendre une deuxième femme, elle a refusé et a demandé le divorce. D'après Nawal, il sera difficile de se remarier maintenant, sauf en étant la deuxième femme. Du moins dans le village... Le quitter signifie trouver du travail ailleurs, et cela est mission impossible: elle n'a pas fait d'études et le marché du travail est plus que mauvais ici en Palestine. Une de ses sœurs est dans le même cas, elles sont toutes deux revenues à la maison. Elles ne peuvent pas, ni l'une ni l'autre, se permettre financièrement de commencer des études.

    Nawal m'explique qu'elle ne comprend pas « ces femmes qui ne divorcent pas ». Son amie aimerait le faire, mais cela signifierait revenir dans sa famille et elle ne le veut en aucun cas. D'abord parce qu'elle a ses deux filles avec elle. Ensuite parce qu'elle ne veut pas être dans la même situation qu'une de ses jeunes sœurs. Divorcée, revenue dans sa famille, elle en est devenue l'esclave pendant 10 ans, à tout faire, non seulement pour la famille proche mais aussi pour les belles-filles et la famille élargie.

    Leïla, qui travaille avec Nawal dans la boutique aimerait aussi divorcer, son mari ne travaillant pas non plus. Mais elle peine réellement à subvenir aux besoins de ses filles, et la situation se compliquerait encore si elle se retrouvait seule. L'une de ses filles, brillante étudiante en informatique est trop honteuse pour aller à l'université: elle ne peut pas s'offrir un ordinateur. Il lui a été proposé une place en Turquie pour étudier mais elle n'est pas sûre de pouvoir y aller pour cette raison.

    La boutique permet à ces femmes d'améliorer leur quotidien. Elles ne peuvent pas, cependant, gagner leur vie uniquement avec ces revenus. Elles ne travaillent que cinq heures par semaine, le vendredi. Certaines étudient en même temps ou ont des enfants, un terrain dont elles doivent s'occuper (désolée de mettre les enfants au même rang que le terrain mais les deux occasionnent du travail...). Nawal aimerait développer sa coopérative pour acheter ou louer un local, une maison, où accueillir ces femmes pour travailler, mais aussi suivre des cours d'anglais, d'informatique:  "Inch'Allah" me dit-elle.

    Beaucoup de femmes hors de la boutique viennent proposer leurs travaux à Nawal ... qui les refuse, car elle ne peut pas tout écouler pour elles ayant du mal à vendre la production des femmes avec qui elle travaille. Elle les encourage à ouvrir leurs propres magasins Ouvrir un centre d'accueil pour les femmes permettrait aussi de les fomer à cela.

    Hébron, ville d'amour et de lumière...

    Le lendemain matin, alors que le calme est revenu les enfants étant partis à l'école, Nawal me raconte ce qu'elle vit au jour le jour dans la vieille ville d'Hébron. Régulièrement, les colons circulent dans les rues fréquentées par les Palestiniens. Cela ne poserait pas de problème en soi si :

    1/ ils n'avaient pas fermé des rues aux Palestiniens pour leur seul usage, comme Shuhadah street (voir article : Shuhadah street, rue réservée aux colons)

    2/ s'ils n'insultaient pas les Palestiniens au passage, voir pire,

    3/ s'ils n'étaient pas sous protection de l'armée.

    Elle a ainsi été insultée plusieurs fois et s'est même fait cracher dessus.

    Elle a eu quelques surprises, tout de même, avec certains soldats. A plusieurs reprises, les soldats accompagnant les colons dans leur marche sont venus s'excuser de la conduite de ces derniers. Une autre fois, un soldat est venu seul s'asseoir dans leur boutique. Nawal me retrace le début de leur dialogue:

    « - Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qui se passe à Hébron? 

    - C'est une blague? répond Nawal

    - Non c'est sérieux, je viens juste d'arriver, et je ne connais rien à la situation. »

    Nawal lui décrivit la relation que les habitants et commerçants de la vieille ville entretiennent avec leurs « voisins », comme elle les appelle. Le soldat lui dit alors de le prévenir si jamais elle avait un souci, ce qu'elle n'a pas manqué de faire le jour où des colons leur lançaient des pierres. Il a calmé la situation en les empêchant de continuer. Ce soldat n'est ensuite jamais revenu à Hébron. « C'est un soldat sur cent qui est comme ça » me dit Nawal.

    Mauvaise nouvelle: un soldat lui a dit que l'unité qui arrivera à Hébron prochainement sera pire que toutes les autres.

    Note à part: 13% des soldats de l'armée israélienne sont des colons d'après un article d'Ha Aretz du 29 septembre dernier. Ils forment aujourd'hui un peu plus de 4% de la population israélienne.

    Le lendemain, je retourne à la boutique de Nawal. A la sortie de son village, checkpoint volant. Notre voiture est arrêtée. Akram, le mari de Nawal doit présenter ses papiers et ouvrir le coffre. Nawal m'explique qu'ils relèvent chaque plaque d'immatriculation et nom du conducteur. Je ne sais pas s'ils ne m'ont pas contrôlée parce qu'ils ne m'ont pas vue à l'arrière, les vitres étant teintées, ou parce qu'ils ne souhaitaient pas me contrôler, mais je me suis figurée un instant devoir expliquer pourquoi j'étais là... et sincèrement j'aurais eu du mal : "Heu, j'ai rendu visite à des amis israéliens à Tel Aviv, j'ai atterri à Hébron chez une famille palestinienne et là... je repars pour Jaffa me faire dorer sur la plage ... ?" Crédible ? Le cerveau travaille vite ici à l'élaboration de scénarios... Et celui-ci n'est pas le plus farfelu...

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    A la boutique, deux patrouilles du TIPH étaient là pour prendre le thé, dont George, lors de leurs 15 min de pause réglementaire. Haïfa a encore une fois été la vedette du moment, attrapant et mangeant tout ce qui passait, passant de main en main, du rire au cri strident.

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    Pour les contacter: http://palestineembroidery.wordpress.com/

    Leïla et Nawal cherchent UNE volontaire pour éditer et mettre à jour leur site internet! N'hésitez pas à les contacter : pspembroidery@gmail.com


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  • VoyageIl est temps que je raconte un peu ce qu'une blonde dans mon genre montre de la France en Palestine. Je suis le bébé de l'asso où je travaille, la plus jeune, donc on me pardonne mes quarts d'heure coloniaux... ou presque.

    Ce qui fait que:

    - je me suis faite surnommer Mêêêêêêêêêê du bruit de l'animal bouclé et connu pour son intelligence remarquable suite à une visite guidée de Naplouse où je faisais la traduction du français à l'anglais, le guide parlant mal cette dernière langue. J'ai oublié comment dire mouton, fait le bruit à la place et voilà, marquée à vie. Tout ça une semaine à peine après être arrivée ici...

    - j'ai pu, en échange, participer à l'atelier "Surnommer ses collègues et recréer la ferme des animaux" avec un poulet, un âne et une chèvre. On a aussi AbuTiz (le père des fesses, car il a pas un petit popotin) et AbuBelly (parce qu'il n'a pas un petit bidon... Précision mineure: c'est mon patron... enfin quand il l'a décidé).

    Avec ma colloc la chèvre on parle aussi souvent en langage poulet. Ce qui désespère profondément mon autre coloc, seul mec de la maison, et qui rêve de déménager. C'est une vengeance contre lui et ses heures d'entraînement aux gammes sur sa guitare.

    Bref, comme vous le voyez, j'essaye tant bien que mal de refaire la réputation de la France à l'étranger...

    On passera vite sur le fait que les Français ont la côte aux checkpoints. En effet, les militaires israéliens adorent s'entraîner à parler français avec moi pendant les contrôles d'identité. Ils se cantonnent au "ça va? ça va bien?" et trouvent ça très drôle. Cela dit, quand on s'amuse à vous parler en français avec un fusil en bandoulière je trouve ça un peu facile: même si c'est pas drôle, ils ont un argument ne serait-ce que visuel pour vous faire rire (jaune).

    Je travaille par contre réellement à l'amélioration des relations France - Angleterre: ma colloc la chèvre qui parle en poulet est aussi anglaise. Mais si nos deux pays ont décidé, ces derniers jours, de mettre en commun un programme militaire sous-marin... on n'y est pour rien.

    J'ai par contre sûrement légèrement érodé les relations franco-belges quand j'ai dit à notre coloc de passage, surnommée Maman, que "Roi des Belges" ça sonnait vraiment comme une grosse blague. Mais je crois qu'au final, ils en sont eux-mêmes conscients...

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    Bref, tout ça pour dire que pour les prochains qui suivront, désolée si je nous fais passer pour légèrement dérangés *... Après tout les Belges ont leur roi, les Anglais leur reine et nous on a un fou du roi sans roi. Chacun sa croix.

    * euphémisme.


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    Au petit matin....

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