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    Israeli Settlers’ Violence Report – September and October 2010


    The following report highlights a drastic change in Israeli settler attacks against Palestinians, not only because of the increasing number of aggressions but also because of the evolution of the violence itself.

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  • Discours d’une mère israélienne devant le Parlement Européen 
    Publié le samedi 13 novembre 2010 sur le site palestine.info

     

    Le Dr Nurit Peled-Elhanan est la maman de Smadar Elhanan, une fille de 13 ans tuée en septembre 1997 lors d’un attentant suicide à Jérusalem par la résistance palestinienne.

    (...) 

    Nurit Peled-Elhanan Nurit a prononcé le discours ci-après à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, organisée en début du mois en cours (juillet 2010) à Strasbourg.

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     Nurit Peled-Elhanan

    Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier pour votre invitation à cette journée. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être ici parmi vous, au sein du Parlement Européen.

    Toutefois, je dois avouer qu’il aurait été plus judicieux si vous aviez invité une femme Palestinienne à ma place, car les femmes qui souffrent le plus dans mon pays sont les femmes Palestiniennes. C’est pourquoi je voudrais dédier mon discours à Miriam R’aban et son époux Kamal de Bet Lahiya dans la Bande de Gaza, dont les cinq petits enfants ont été tués par des soldats israéliens alors qu’ils cueillaient des fraises dans la fraiseraie familiale. Evidemment, ce meurtre ne sera jamais jugé. Lorsque j’ai demandé aux organisateurs la raison pour laquelle une invitation n’a pas été adressée à une femme Palestinienne, on m’a répondu que cela risquerait de trop focaliser les discussions.

    J’ignore ce qu’est la violence non localisée. Je sais par contre que le racisme et la discrimination, bien qu’ils soient des concepts théoriques et des phénomènes universels, ont toujours un impact local. La douleur, tout comme l’humiliation, l’abus sexuel, la torture, la mort et même les cicatrices sont tous locaux.

    Cependant, il est quand même déplorable de constater que la violence qu’exercent le gouvernement israélien et son armée sur les femmes Palestiniennes se soit répandue à travers tout le globe. En fait, la violence, quelle soit de l’état ou de l’armée, collective ou individuelle est aujourd’hui le sort des femmes musulmanes, pas uniquement en Palestine, mais partout dans le monde ; dans chaque contrée où le monde occidental émancipé tend et impose son empreinte impérialiste. C’est une violence qui n’est presque jamais abordée et qui est passivement tolérée par la plupart des personnes en Europe et au Etats-Unis. Tout cela parce que le soi-disant monde libre craint la matrice musulmane.

    La Grande France, par exemple, dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité » a peur des petites filles voilées. De son côté, le Grand Israël craint la matrice Musulmane que ses ministres désignent comme une menace démographique.

    La toute-puissante Amérique et la Grande Bretagne sont en train de corrompre, respectivement, leurs citoyens en leur transmettant une peur aveugle à l’égard des Musulmans. Ces derniers sont appelés de tous les noms d’oiseaux et décrits comme étant des ignobles, des primitifs, des sanguinaires sans compter le fait qu’ils sont anti-démocrates, chauvins et producteurs en masse de futurs terroristes. Pourtant, les individus qui détruisent le monde aujourd’hui ne sont pas Musulmans ; l’un d’entre eux est un fervent Chrétien, l’autre est Anglican et un troisième est un juif non pratiquant.

    Je n’ai jamais fait l’expérience des souffrances subies chaque jour et chaque heure par les femmes Palestiniennes, et j’ignore la nature de la violence qui transforme la vie d’une femme en un enfer permanent. Ces femmes souffrent le martyre à cause de la torture mentale et physique endurée au quotidien. Elles sont privées de leurs droits humains les plus fondamentaux et du droit de chacun à jouir d’une dignité et d’une intimité. En effet, à n’importe quel moment de la journée, comme de la nuit, leurs maisons sont prises d’assaut et ces femmes, sous la menace de l’arme, sont forcées de se dévêtir, laissées nues devant des étrangers et sous les yeux de leurs propres enfants. Ces femmes, dont les maisons sont démolies, sont privées de tous moyens d’existence et d’une vie familiale normale. Tout cela ne fait pas partie de mon expérience personnelle. Cependant, je suis victime de la violence à l’encontre des femmes dans la mesure où la violence contre les enfants n’est autre qu’une violence contre les mères.

    En effet, je considère les femmes palestiniennes, irakiennes et afghanes comme mes sœurs car nous sommes toutes à la merci des mêmes criminels sans scrupule qui se sont autoproclamés leaders du monde libre et émancipé. Hélas, c’est au nom de cette liberté et de cette émancipation qu’ils volent nos enfants.

    En outre, un véritable conditionnement et un lavage de cerveau intense ont aveuglé les mères israéliennes, américaines, italiennes et britanniques. Elles ne peuvent plus réaliser que les seules sœurs et alliées qu’elles peuvent avoir dans ce monde sont les mères Musulmanes Palestiniennes, Irakiennes ou Afghanes, dont les enfants sont tués par les nôtres, ou bien, choisissent de se faire exploser et de voler en morceaux en emportant notre progéniture avec eux.

    Elles ont donc perdu la faculté d’analyser puisque leur cerveau a été conditionné ou même infecté par des virus produits par les politiciens. Ces virus, bien que dissimulés sous plusieurs appellations glorieuses comme Démocratie, Patriotisme, Dieu ou Patrie, sont en réalité identiques. Ainsi, ils découlent d’idéologies fausses et erronées visant à enrichir les riches et à donner le pouvoir aux puissants.

    C’est pourquoi, nous sommes toutes victimes d’une violence à la fois mentale, psychologique et culturelle qui nous transforme en un groupe homogène constitué de mères endeuillées ou potentiellement endeuillées. Les mères occidentales, du fait de tous les enseignements qu’elles reçoivent, sont persuadées que leur matrice est un atout national alors que celle des Musulmanes n’est qu’une menace internationale. On leur a malheureusement enseigné de ne jamais s’écrier : « Je l’ai mis au monde, je l’ai allaité, il est à moi et je n’accepterais jamais qu’il fasse partie de ceux dont la vie ne vaut pas un sou, puisque moins précieuse que le pétrole, et dont l’avenir ne vaut pas un morceau de terre ».

    En fait, nous sommes toutes terrorisées par une éducation qui envenime nos esprits et qui nous pousse à croire que tout ce que nous pouvons faire est de prier pour que nos enfants retournent chez eux, ou bien de se montrer fières devant leurs corps sans vie.

    Nous avons toutes été, faut-il le souligner, élevées de manière à supporter en silence toutes ces épreuves, à contenir notre peur et notre frustration, à soigner notre anxiété avec le Prozac, mais à ne jamais acclamer Mère Courage en public. Ne jamais être une véritable maman juive, italienne ou irlandaise.

    Je suis une victime de la violence d’Etat. Mes droits naturels et civils en tant que mère ont été violés et continuent de l’être car j’appréhende le jour où mon fils, ses 18 ans fêtés, me sera arraché et sera emmené loin de moi pour servir de pion entre les mains des criminels appelés Sharon, Bush et Blair ainsi que leur clan des généraux assoiffés de sang, de pétrole et de terre*. Eu égard au monde dans lequel je vis, à l’état dans lequel je vis, au régime auquel je suis soumise, je n’oserais sûrement pas proposer aux femmes Musulmanes des idées pour changer leurs vies. Je ne voudrais pas qu’elles se dévoilent la tête ou qu’elles adoptent une méthode différente pour élever leurs enfants. Je ne me permettrais pas de les conseiller vivement de bâtir et d’instaurer des Démocraties suivant le modèle occidental qui les méprise, elles et les leurs.

    Je voudrais seulement leur demander humblement d’accepter d’être mes sœurs. Je voudrais leur avouer que je reste admirative devant leur persévérance et leur courage pour ne pas abandonner, pour continuer à avoir des enfants et surtout, pour préserver une vie familiale empreinte de dignité en dépit des conditions de vie absurdes imposées par mon monde.

    Je voudrais également leur assurer que la même douleur qui nous déchire nous a unies car nous sommes toutes victimes de la même violence, même s’il faut reconnaître que leur souffrance surpasse la nôtre puisque ce sont elles que mon gouvernement et son armée, financés par mes impôts, maltraitent et malmènent.

    Par ailleurs, je tiens à signaler que l’Islam en soi, comme le Judaïsme en soi et même le Christianisme, ne constituent aucune menace pour moi. Par contre, la véritable menace émane de l’impérialisme américain, de l’indifférence et de la coopération européenne, du racisme israélien et de son système d’occupation hostile. Et c’est le racisme, la propagande pédagogique et la xénophobie imprimée dans les esprits qui incitent et amènent les soldats israéliens, pour des « prétendus » motifs de sécurité à sommer les femmes Palestiniennes, sous la menace de l’arme, de se déshabiller sous les yeux de leurs enfants. C’est aussi l’extrême mépris et manque de respect et de considération qui conduisent les soldats américains à violer des femmes irakiennes. Les même raisons autorisent les geôliers israéliens à enfermer des jeunes femmes dans des conditions des plus inhumaines et barbares, en l’absence d’un minimum d’hygiène.

    Les femmes prisonnières sont privées d’électricité pendant l’hiver, d’eau ou de matelas propres. Pire encore, elles sont séparées de leurs bébés nourris au sein et de leurs petits enfants. Le supplice se poursuit pour ces femmes pour lesquelles le chemin de l’hôpital est barré, celui de l’éducation bloqué, leurs terres confisquées, leurs arbres déracinés, et travailler leurs terres et champs leur est désormais interdit.

    J’essaie de me mettre à la place des femmes Palestiniennes, mais je peine à les comprendre ou à comprendre et à sentir leur douleur. J’ignore aussi combien j’aurais survécu à une telle humiliation et à un tel irrespect de la part du monde entier.

    Par contre, ce dont je suis entièrement consciente est que la voix des mères à été très longtemps étouffée sur cette planète dévastée par la guerre. Comment peut-on ouïr et témoigner des pleurs des mères si elles ne sont pas invitées à des forums internationaux comme celui d’aujourd’hui ?

    Même si tout ce que je possède n’est pas exhaustif, je demeure convaincue, sans jamais l’oublier, que ces femmes sont mes sœurs et que mon devoir envers elles consiste à pleurer pour elles, à me battre pour elles. Il faudrait se rappeler que ces femmes perdent leurs enfants dans des fraiseraies ou sur des routes crasseuses près des check-points. Sur le chemin de l’école, ils sont ciblés par les tirs de nos enfants qui ont été élevés suivant le concept leur dictant que l’amour et la compassion sont liés à la race et à la religion.

     Devant toutes ces femmes et tous ces enfants trahis, je ne peux qu’apporter mon soutien tout en reprenant la question d’Anna Akhmatova (une autre femme ayant vécu sous un régime de violence contre les femmes et les enfants) : Pourquoi est-ce que ce filet de sang déchire le pétale de ta joue ?

     * [A 18 ans, garçons et filles israéliens doivent faire leur service militaire. 3 ans pour les 1ers, 2 ans pour les deuxièmes. Ces jeunes israéliens servent aux checkpoints, aux frontières, à la protection des colons illégalement installés en Cisjordanie etc... Les religieux ultra-orthodoxes en sont exemptés. Refuser de faire son service pour des raisons politiques (refus du régime d'occupation, critique de la politique de colonisation...) peut avoir comme conséquence la prison pour plusieurs mois.]

    4 juillet 2010 - JFJFP - You can also read this article at the following address  : http://jfjfp.com/?p=7720

    Traduction de l’anglais : Niha [+ quelques corrections et ajouts]

     


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  • Renouvellement de visa oblige: direction le Sinaï pour une semaine. Pour moi un des plus beaux endroits que j'ai vu... (je sais je suis jeune mais quand même, ça fait s'asseoir plus d'un blasé de voyage...).

    Petit hôtel pas cher à l'extrémité nord de Dahab, chambre avec vue sur la mer, gens adorables, montagnes sublimes et paradis sous l'eau...

    Une semaine à manger du poisson, à titiller les poissons (vivants ceux-là) dès le matin, à blaguer et visiter des coins toujours plus sublimes les uns que les autres avec Mahmoud, Joma, Mosa... Un répit avant de repartir au pays des murs et des barrières...

    Au lever du soleil:

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    Au coucher du soleil dans le désert

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    Vue sur Dahab du haut de la montagne...

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    Au retour par contre, la séance de relaxation qu'a été cette semaine est quelque peu gâchée par une expérience fort "sympathique" à la frontière... Malgré mes tentatives pour paraître ingénue, innocente et pleine de bonne volonté, je n'ai pu obtenir qu'un mois de visa sur les trois tant désirés... Ce genre de tactiques ne sert en effet à rien face à une militaire confortablement installée derrière une vitre blindée et qui bien que sûrement plus jeune que moi ressemblait déjà fortement à un robot...

    Je vais donc tenter d'obtenir une extension auprès du Ministère des Affaires étrangères israélien... C'est quitte ou double: extension ou expulsion. Affaire à suivre donc...

     


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  • Visite de Tulkarem, nord ouest de la Cisjordanie. Cette ville d'environ 30 000 habitants est aujourd'hui presqu'entièrement entourée par le mur. Elle compte un large nombre de réfugiés depuis 1948, période durant laquelle 17 villages de son district ont été rayés de la carte. Aujourd'hui, des milliers d'hectares de terres agricoles et constructibles ont été confisquées par les autorités israéliennes et de nombreux villages sont isolés du reste de la Cisjordanie. (cf : Palestine et Palestiniens, Alternative Tourism Group)

    Au début des années 1980, des entreprises israéliennes extrêmement polluantes ont été installées dans une colonie à la sortie de la ville, Nitzanei Shalom (cf Who profits: Nitzanei Shalom).

    Je vous invite à visionner cette vidéo, réalisée par une l'organisation palestinienne pour les Droits de l'Homme, Al-Haq, sur la situation à Tulkarem.

    http://www.youtube.com/watch?v=fvqwbxTM67s&feature=player_embedded

     

    * * * Visite guidée ***

    Les deux premières photos qui suivent ont été prises depuis une station service située le long de la colonie. Cette station a été détruite il y a deux ans par les autorités israéliennes pour "raisons de sécurité", étant située très près des usines. Son propriétaire l'a entièrement reconstruite il y a quelques mois, bien décidé à rester malgré le fait qu'il ait été blessé par balle lors de la destruction de sa station. Une poussière blanche non identifiée est visible partout autour de l'usine.

    Dans cette colonie industrielle, les usines Geshuri, du nom d'une riche famille d'industriels israéliens, produisent des fertilisants et des pesticides. Originellement située à Kfar Saba, en Israël, cette entreprise a été fermée en 1982 suite à une décision de justice pour violation de la loi sur la pollution. Elle a ensuite réouvert à Tulkarem, en Cisjordanie donc, en 1987 (cf Who profits: usines Geshuri). L'usine de gaz Dixon, anciennement située à Netanya, en Israël, a également été relocalisée dans la colonie.

    La plupart de l'année, les vents amènent les fumées toxiques s'échappant des usines vers la ville de Tulkarem. Une fois par an, pendant environ un mois, l'usine ferme: le vent tourne en effet en envoie les fumées vers Israël.

    De nombreuses personnes* souffrent à Tulkarem de cancers, de problèmes de peau ou de problèmes respiratoires. (*Il m'a été impossible, durant mon séjour, d'en évaluer le nombre précis). J'ai rencontré la famille de H., petit garçon de 4 ans, tombé il y a deux ans dans l'eau qui s'écoule des usines. D'après les photos que m'a montrées sa famille, l'eau était rouge. Il n'y est resté que deux minutes avant que sa mère, qui travaillait au champ, ne l'en sorte. Il souffre depuis de problèmes de peau (les paumes de ses mains sont recouvertes de curieuses tâches brunes), de problèmes respiratoires (il dort la nuit avec un appareil) et de maux de ventre inexpliqués. J'ai pu lire les compte-rendu des médecins (ceux, du moins, rédigés en anglais): ils sont vides de toute explication. Le père de H. souffre lui aussi de problèmes de peau. Il travaille dans les champs situés non loin de Nitzanei Shalom. Durant tout l'entretien, H. n'a cessé de se tenir le ventre, son visage vide de toute esquisse de sourire.

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    Champ situé entre la colonie de Nitzanei Shalom et le mur de séparation. Ce champ est encombré de déchets gris (au premier plan), venus de la colonie. De l'eau venue des usines s'y écoule également. D'après S., mon guide à Tulkarem, les arbes n'ont pas une croissance normale ici.

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    Déchets des usines:

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    Bulldozer de l'armée israélienne parqué dans une zone du champ accaparée désormais par elle:

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    Un militaire israélien vient justement le récupérer. Nous nous éclipsons.

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    Visite d'un village du district de Tulkarem. A cet endroit, en bordure du village, plusieurs maisons ont été détruites par l'armée israélienne après ordre militaire, car situées trop près de la barrière de séparation (qui remplace le mur à de nombreux endroits). Deux maisons sont encore présentes, au lieu d'une demi-douzaine apparemment mais elles ont reçu un avis de démolition pour dans 3 mois. Les habitants sont donc partis, puis revenus, n'ayant nulle part où aller. Maintenant, ils attendent.

    Certains des habitants du village possèdent des terres cultivées de l'autre côté de la barrière. Ils ont droit à des heures d'ouverture très spécifiques pour s'y rendre.

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    Une des maisons qui tient encore debout:

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    La barrière:

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    Petite pause gustative dans ce monde de brute: la fabrication de l'huile d'olive.

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    A Tulkarem, la colonisation a pour visage celui des militaires, présents partout autour : seuls 5% du district de Tulkarem est sous contrôle palestinien. Les colons sont invisibles. Cette occupation a, de plus, une odeur, celle des usines, et une couleur, celle de l'eau infectée qui s'en écoule. Et c'est pour moi ce qui rend l'occupation plus dure encore à cet endroit que dans toutes les villes de Cisjordanie que j'ai visitées. L'eau n'est plus, depuis longtemps, un bien commun dans le monde, encore moins en Palestine. L'air était sensé le rester, mais même cet air est à présent "occupé" par la présence d'entreprises polluantes illégalement implantées* en Cisjordanie. La colonisation infecte ici jusqu'aux poumons, jusqu'à la peau et la nourriture des Palestiniens...

    Des recours ont été tentés par l'admininistration palestinienne contre ces usines, sans succès jusqu'à ce jour.

    * Les colonies israéliennes en Palestine sont illégales d'après l'article 49 de la IV Convention de Genève (1949) qui stipule que : "La Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle". Il n'est pas ici fait mention des colonies à but économique et industriel. Cependant, la colonie de Nitzanei Shalom a été implantée sur des terres prises sans contrepartie aux fermiers palestiniens, qui, malgré ce que j'ai pu entendre de la bouche d'un israélien à qui je parlais de cette visite, disposent de titres légaux de propriété. (voir : B'tselem, By hook and by crook)


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  • 17h, checkpoint de Bethléem, en direction de Jérusalem. Un groupe de Hollandais assez impatients s'accumule devant le tourniquet et commence à pousser la grille. Une femme tape du pied, un jeune essaye à son tour de forcer la barrière, pensant qu'elle est bloquée. Non, il faut juste attendre que la lumière passe au vert. Personne ne prend la peine de leur expliquer et les quelques Palestiniens qui sont derrière moi semblent s'amuser de la situation.

    Le haut-parleur au-dessus de nous crépite et un militaire lance de manière peu convaincante "Go out! OUUUUUT!" pour faire reculer le groupe hors des barrières servant à cadrer la file d'attente. Les Hollandais, ne comprenant apparemment pas un mot d'anglais, continuent de pousser les grilles, impatients, et tentent même de faire signe aux militaires pour qu'ils ouvrent. Le haut-parleur crépite de nouveau, et cette fois... le militaire se met à chanter...

    La grille se débloque enfin. Un premier groupe passe, elle se bloque de nouveau et de nouveau le groupe pousse la grille impatiemment. Je finis par leur expliquer qu'il faut attendre que la lumière passe au vert, en langue des signes vu que nous n'avons apparemment pas de mots en commun.

    Nous finissons par passer. Une militaire plaisante dans le micro et ses collègues rient à gorge déployée, ne nous prêtant aucune attention. J'ai même eu l'étrange impression de la déranger en lui montrant mon passeport.

    Ce jour-là ils chantaient, d'autres fois une militaire se recoiffe, se fait les ongles et/ou discute au téléphone, tandis que les employés des compagnies privées de sécurité tapent la causette avec les militaires 'mâles'. D'autres fois encore, c'est à une séance de séduction en uniforme, arme en bandoulière, que nous assistons... Et la plupart du temps ils ne regardent pas l'écran de contrôle alors que votre sac passe dans le détecteur à rayon X. Ma chaussure y est restée coincée l'autre jour (oui, je sais: blonde! ), et c'est un Palestinien qui l'a débloquée. Aucun des militaires ne l'avaient remarquée.

    D'autres jours cependant, ils hurlent très sérieusement dans les haut-parleurs et choisissent de prendre les empreintes digitales de tous les Palestiniens qui rentrent à Béthléem après leur journée de travail... Bien que, généralement, les contrôles les plus sérieux soient effectués dans le sens Béthléem - Jérusalem et non pas l'inverse.

    C'est à rien n'y comprendre...

     

     


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